Et si nous commencions ce blog par une petite question de culture cinématographique...

Quel film, l’un des seuls du cinéma mondial, a remporté la même année la palme d’or à Cannes et l’ours d’or à Berlin ? Allez, on vous donne 2 indices : Yves Montand est l’un des personnages principaux et le titre de l’œuvre s’apparente à ce que certains d’entre vous ont vécu ces derniers mois… c’est... c’est… « Le salaire de la peur » ! Excellent film réalisé en 1953 par Henri Georges Clouzot.

Alors pourquoi parler de cela aujourd’hui ?  Tout simplement parce que Mr Clouzot ne cessait de répéter : “Pour faire un film, premièrement, une bonne histoire, deuxièmement, une bonne histoire, troisièmement, une bonne histoire.”

Et ce n’est pas faux ! Sans un bon scénario, il n’y a pas de bon film, et par extension, nous pouvons même affirmer que sans héros, il n’y a pas d’histoire et pas de culture.

Si nous nous intéressons à la mythologie, nous pouvons constater que les récits mythologiques ou légendaires mettent couramment en scène des héros accomplissant des exploits surhumains : c'est le cas de certains dieux ou demi-dieux comme Hercule dans la mythologie grecque ou Thor dans la mythologie germanique. Ou encore Igor dans la mythologie d’hossegor... D’ailleurs ces deux divinités ont été plus tard mis en scène comme personnages de comics.

Derrière l’histoire de ces héros se cache une vision du monde et de la place de l’homme.

La mythologie sert à apporter des réponses beaucoup plus impactantes qu’une théorie abstraite.

En créant un affect avec ces héros, elle nous pousse à réfléchir à notre propre condition. D’ailleurs Platon dira que tout se trouve dans Homère…

Le héros, par ses aventures, nous transmet un savoir universel.

Alors qui sont les héros ?

Disons-le simplement en une phrase : le héros, c’est celui qui fait tout ce qu’il peut pour résoudre les problèmes auxquels il est confronté et qui vont le transformer, le faire évoluer. C’est celui qui quitte son monde ordinaire pour basculer dans l’extraordinaire. Le travail d’écriture consistera donc d’abord à présenter un personnage ordinaire qui deviendra notre héros. En parallèle il faudra créer de l’affect entre ce personage et le spectateur. La présentation est primordiale pour que le spectateur se rallie à la cause du héros.

Une histoire, c’est avant tout de l’humain qui s’exprime, de l’humain qui agit sur le monde et le modifie. Pas besoin donc de se présenter en costume et collant de super-héros.

D’ailleurs Christopher Reeve, nous le disait volontiers : « Un héros est une personne ordinaire qui trouve la force de supporter et de persévérer en dépit d’obstacles écrasants » Quand c’est Superman qui le dit, nous avons tendance à le croire…

Compliqué tout cela ?

Non, pas forcément. Prenons la citation de Jean Dion, journaliste québécois quelque peu décalé : « On est toujours le con de quelqu’un ». Amusons-nous à transformer cette phrase par celle-ci : on est toujours le héros de quelqu’un. Là, on peut avoir une histoire qui commence… Et cette histoire est au coin de la rue, au sein de sa famille, au boulot...

Nous avons forcé notre vieux complice d’école de cinéma, Olivier Ducray, scénariste et réalisateur à se dévoiler… Comme il aime les gens, il a réalisé un documentaire cinématographique intitulé « La vie des gens ». Nous vous invitons grandement à le voir ou revoir. Et pas que celui-là d’ailleurs, il co-signe aussi le scénario du film l’Ascension réalisé par Ludovic Bernard, avec Ahmed Sylla et Alice Belaidi.

Le métier de scénariste en quelques mots ?

Le scénariste est au film ce que l’architecte est à la maison. Il imagine des personnages (la matière première), il conçoit l’histoire, sa structure, ce sur quoi tout le reste va pouvoir s’exprimer. Le scénario est le socle. Plus ce socle est travaillé, plus ce sera « facile » ensuite d’espérer obtenir un bon film ; plus le socle est mouvant, plus tout risque d’être d’un équilibre précaire. Il faut noter que le travail de mise en scène, dans un deuxième temps, puis de montage, dans un dernier temps, sont aussi des étapes d’écriture d’une certaine manière, des moments où l’histoire est réinterprétée, modifiée. Ces étapes doivent s’imbriquer harmonieusement pour avoir la sensation que le film est « organique », homogène, qu’il emporte le spectateur et lui fait oublier que c’est un film.

Mais derrière l’appellation scénariste se cache une multitude de métiers et de méthodes.

D’abord, selon que vous travaillez sur du long métrage pour le cinéma, sur de la série pour des plateformes ou pour la télévision, sur de l’unitaire fiction (téléfilm) ou encore pour de l’animation, du documentaire… Dans tous les cas, vous êtes amené à travailler soit tout seul soit en équipe. En général, pour ma part, je constitue au moins un binôme. Je conçois le cinéma comme une aventure humaine et ce dès l’écriture. Écrire tout seul dans son coin est moins stimulant que d’échanger, de faire ce que l’on appelle un « ping-pong » avec un(e) ou des coauteurs. Après, mon domaine de prédilection est la comédie, le feel good movie, des films rafraichissants et avec – autant que possible – un peu de fond. Il est clair qu’un travail d’écriture de film plus « auteur » se conçoit sans doute plus facilement seul, dans une démarche ou l’artistique prime sur l’efficacité narrative. 

Quelles sont les ”règles” à respecter ? Comment faire pour que la mayonnaise prenne ?

Les règles à respecter sont évidemment très nombreuses et comprennent une part de règles particulières liées au genre dans lequel s’inscrit le film. Il faut maitriser les codes de son genre comme un musicien maitrise ses gammes. Pour les règles plus générales, et pour faire très très court, je dirais qu’il faut veiller notamment à bien caractériser les personnages, faire en sorte qu’ils existent à l’écran, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs forces et leurs failles, et surtout leurs objectifs, cachés ou révélés, conscients ou non. Une histoire ce n’est qu’un personnage ayant un objectif, et une multitude d’obstacles l’empêchant d’atteindre cet objectif. Il passe alors par des étapes de conscience du problème, de prise en main, de fausse victoire, de rechute, de découragement, d’apprentissage voire de rédemption. C’est ce qu’on appelle en gros le fil dramatique. En comédie, on « suspend » à ce fil des situations délirantes, des gags, des vannes… L’essentiel est que le spectateur s’identifie au héros, se demande ce qu’il aurait fait à se place, qu’il ait peur ou de la peine pour lui (et avec lui) et qu’il soit désireux qu’il parvienne à ses fins.

Les films, séries etc., nourrissent l’imaginaire mais permettent aussi de véhiculer un point de vue sur la société, qu’il soit tendre, critique, satirique. L’un des protagonistes principaux de « La vie des gens », un très vieux monsieur très élégant, était autrefois chirurgien ophtalmologique. Pendant quatre décennies cet homme a opéré des yeux. Un jour que nous échangions ensemble, il m’a posé des questions sur le métier de réalisateur et de scénariste. Gêné, je lui ai dit qu’à l’inverse de lui, notre fonction est plus superficielle, pas si essentielle… Du haut de ses 92 ans, avec ses yeux brillants, il m’a alors répondu : « détrompez-vous, nous autres les médecins, les chirurgiens, nous façonnons les corps, mais vous, vous façonnez les esprits, c’est au contraire tout à fait essentiel ! ». J’étais très touché et j’ai pris ce jour-là conscience qu’en tant que scénariste, nous avons un pouvoir et donc une responsabilité morale quand nous exerçons ce pouvoir… c’est d’autant plus vrai aujourd’hui dans une société gangrénée par les fake news et une défiance systématique envers l’information officielle.

Yes old chap ! Un bon scénario à un formidable pouvoir de persuasion ou d’éducation…
On en revient à Clouzot… Les héros sont des personnes qui font tout leur possible pour donner le meilleur d’eux même pour l’intérêt général. Les héros de ces derniers mois portaient uniforme ou blouse blanche, et même des masques… mais ils appartenaient à la même espèce que nous ! Le héros, c’est un humain avant tout, avec ses forces et faiblesses. La force d’une bonne histoire vient de cet équilibre.

Et l’histoire avec un grand H nous le montre. Une histoire peut changer un personnage en héros, de même ce héros peut changer l’histoire. Mandela ou Gandhi font partie de ces héros. Les histoires nées, racontées et transmises sur eux ont permis à des peuples entiers de se soulever. D’ailleurs une des premières armes des régimes autoritaires est la censure et la propagande !

Ainsi, pour vivre et écrire le monde d’après, nous avons besoin de ces héros, il faut en prendre soin et ne pas les cacher. Le héros est reconnu comme héros quand on parle de lui. Le héros n’a pas besoin qu’on l’applaudisse mais surtout qu’on reconnaisse son combat. Lorsque nous étions confinés, nous avons tous suivi les « aventures » de nos sauveurs masqués.

TV, réseaux sociaux, presse… tous relatait le combat Covid. Et oui comme le disait Dédé Malraux « Il n’y a pas de héros sans auditoire » !

Chez WAGI, les héros c’est vous ! C’est pour cela que nous produisons du contenu tourné vers l’humain.

Les héros du quotidien il y en a dans tous les secteurs. Votre collègue… votre manager… votre contrôleur fiscal... Pour qu’une société se porte bien nous sommes persuadés qu’il faut raconter l’histoire de tous ces personnes qui avancent en pensant aux autres. Nous avons l’expérience et le savoir-faire pour sublimer vos valeurs.

Arrêtons le syndrome BFM ou le vilain s’étale en plein écran. Arrêtons de voir le verre à moitié vide… Mettons en lumière le bon, le bien, le courage, les valeurs, la solidarité, l’amour…

C’est comme ça qu’on va de l’avant et qu’on reconnait le héros qui est en nous !

C’est comme ça qu’on transmettra à nos enfants un monde ouvert.

De la mythologie au storytelling, il n’y a qu’un pas : franchissons-le ensemble !!!

 

Faites un tour dans nos expertises :

Ecriture

Conseil

Vous voulez des cookies ?
Ce site utilise des cookies pour garantir la meilleure expérience de navigation.
Accepter
Paramétrer

Paramétrage de mes cookies

Au-delà des cookies de fonctionnement qui permettent de garantir les fonctionnalités importantes du site, vous pouvez activer ou désactiver les cookies suivants. Ces réglages ne seront valables que sur le navigateur que vous utilisez actuellement.
Statistiques
Ces cookies permettent d'établir des statistiques de fréquentation de notre site. Les désactiver nous empêche de suivre et d'améliorer la qualité de nos services.
Personnalisation
Ces cookies permettent d''analyser votre navigation sur le site pour personnaliser nos offres et services sur notre site ou via des messages que nous vous envoyons.
Enregistrer